Portrait / Julien Peyras : un vigneron inspiré à Aspiran.
Engagé dans la vigne depuis 2007 à Aspiran dans l’Hérault, Julien Peyras travaille 8 hectares dans le plus pur respect de la nature, évidemment…
Issu d’une famille de vignerons, le père de Julien Peyras s’est réveillé un beau matin avec l’envie de retrouver ses racines. Il entraîne alors la petite famille avec lui à Aspiran, dans l’Hérault. En 2007, Julien impose sa vision. Il souhaite faire du vin avec le souci permanent du respect de la nature, le refus de toute intervention chimique. Il veut tout simplement être en accord avec ses convictions. Le premier millésime a pourtant son lot de galères. Bien sûr, il y a les hésitations, les recherches. Le vin naturel est un apprentissage et doit être élaboré avec une connaissance parfaite des sols, du climat, de la vigne… Grâce aux conseils de la famille Belhasen, du domaine Fontedicto, Julien Peyras apprend vite et se construit un bagage paysan solide qui le motive à aller encore plus loin avec ses 8 hectares. À la vigne, le travail débute à l’automne, il faut nourrir la vigne avec du fumier ou du compost, ensuite c’est la longue période de la taille… presque six mois, tout l’hiver… jusqu’au début du printemps où commencent les premiers soins. Ensuite viennent les labours (effectués au chenillard, « le plus beau cadeau reçu dans sa vie » dit-il), l’entretien des sols en fonction du climat, de la lune, du ressenti et du développement végétatif. Une période où Julien Peyras passe beaucoup de temps dans ses vignes à observer, écouter, sentir, pour une meilleure compréhension. Vient ensuite l’été, la chaleur, l’attente de la maturité pour enfin cueillir le fruit. Cela se fait le matin, à la fraîche ; les raisins sont coupés à l’épinette puis transportés vers la cave familiale.
Les vendanges ? Un moment particulier qu’il décrit bien : « Arriver dans la vigne au petit jour, humer à travers la brume le parfum du raisin à maturité, accueillir la rosée du matin qui glace nos corps endormis, retrouver le plaisir sans pareil de regarder, toucher, goûter, couper les lourdes grappes, le casse-croûte de 10 h, les éclats de rire, les blagues qui fusent, les barbouillages intempestifs, la découverte d’un nid au bel œuf bleu-vert, le soleil qui cuit nos épaules endolories, le bonheur du repas partagé, tout cela fait de cette vendange un grand moment de convivialité et la récompense attendue d’une année de labeur. » Vient ensuite la transformation du raisin en vin ! Le temps du pressage où les goûts et les couleurs sont au rendez-vous. Les jus sont au repos dans des fûts de chêne pour un séjour de bonification (élevage) en attendant la mise en bouteille et les belles occasions de les déguster.